Science-fiction
L’an dernier, la sortie de Parcelle Brillante avait généré un flux de chroniques enthousiastes. Aussi bien de la part de la presse spécialisée que de la presse quotidienne générale — la fameuse PQR qui héberge encore, sous les écailles des rotatives qui suintent d’une encre subtile pour relater entre autres de faits divers sans cesse renouvelés — dont on recense quelques vieilles plumes pour qui l’harmonie n’est pas forcément municipale.
Rétrospectivement, on ne nous en voudra guère de dire que Parcelle brillante s’est laissé désirer. Cinq ans semblent s’être écoulés, tranquillement au rythme de la Meurthe, depuis l’opus précédent. De ces méandres à rallonge, Jérôme Didelot présente un alibi béton. Celui d’avoir replongé dans la science-fiction, vieil amour de jeunesse, pour lequel il a dépoussiéré l’oeuvre de Theodore Sturgeon. Au début, il était juste question d’une conférence. Puis de plusieurs jusqu’à ce qu’il coordonne une anthologie sous forme de mook. Cette immersion dans l’oeuvre de l’écrivain américain a rejailli sur la mission Orwell, dont le titre du dernier album Parcelle Brillante n’est autre que l’intitulé d’une nouvelle de ce précurseur de la science-fiction ayant mis la main et le plume au scénario des premiers épisodes de la série Star Trek.
Reste ce patronyme d’Orwell, plus ou moins pris à la hâte au début du siècle parce que « ça sonnait bien » et que ça évoquait « quelque chose d’assez noir aux antipodes de notre musique qui est plutôt idéaliste. » Bien avant que l’adjectif orwellien trouve sa place dans le Larousse et qu’un groupe de metal, voire un autre de techno, opte pour le même nom. Avec, à la clé, une sévère confusion des genres sur les plateformes dédiées à la respectable formation nancéienne, apôtre d’une certaine élégance à l’échelle de la pop… C’était le monde d’avant, celui d’aujourd’hui se compose toujours avec le secret plus ou moins bien gardé d’Orwell.
Pour écouter où télécharger Sunny Songs For Winter, le dernier EP d’Orwell, c’est ici.
Par Fabrice Voné