L’Industrie Magnifique
maintient le cap

L’Industrie Magnifique a levé le voile sur son dispositif qui occupera une vingtaine de places de Strasbourg du 3 au 13 juin. Comme un avant-goût de sortie de crise.

Ososphère - L'Industrie Magnifique
L'Ososphère s'installera à côté de la Cathédrale de Strasbourg durant l'Industrie Magnifique © Maël Fournier

« Dans la tempête, on tient le cap et on sera au port le 3 juin 2021». Jean Hansmaennel a endossé la parure du capitaine pour confirmer la deuxième édition de L’Industrie Magnifique du 3 au 13 juin, sur 20 places de Strasbourg, à l’issue d’une conférence de presse fleuve – plus de deux heures -, ce mardi 13 avril depuis le siège de la Chambre de Commerce et d’Industrie Alsace Eurométropole. 

L’instigateur de ce « mouvement », qui a vu le jour en 2018 autour d’un triptyque inédit mêlant artistes, industries aux atours de mécènes et collectivités publiques, a ainsi levé le voile sur cette édition qui s’est laissée désirer puisqu’initialement prévue l’an dernier avait d’être repoussée en raison du contexte sanitaire. À ses cotés, Jeanne Barseghian lui a apporté soutien et optimisme. « Nous ferons tout pour que l’événement puisse se dérouler. L’art et la culture nous manquent terriblement et je me réjouis de voir les places de Strasbourg réinvesties par l’Industrie Magnifique », a indiqué la maire (EELV) de la capitale européenne. « On a hâte que ça reprenne », a embrayé Frédéric Bierry, président de la Collectivité Européenne d’Alsace (CEA). Même tonalité pour Pascal Mangin, le M. Culture de la Région Grand Est : « Ce cap (le 3 juin, début de L’Industrie Magnifique, ndlr) est un point d’arrivée, ce ne doit pas être un horizon ». Bref, on croise tous les doigts.

Manuel Abendroth du collectif Lab[au], en pleine fabrication de l'œuvre "Yes:no, perhaps" présentée sur la Terrasse Rohan du 3 au 13 juin dans le cadre de L'Industrie Magnifique. Photo : Adäle Boterf

30 créations originales réparties sur 20 places de Strasbourg

Si le report de ce deuxième acte a offert un laps de temps supplémentaire et pas forcément négligeable aux créations, il n’a guère altéré l’enthousiasme des partenaires locaux. Nettement en hausse puisque 35 entreprises mécènes, 58 partenaires privés et 63 artistes issus du monde entier ont coopéré sous diverses formes pour ce rendez-vous iconoclaste et articulé autour de trois verbes : créer, exposer et raconter. « Les choses prennent du sens parce qu’on les raconte. C’est sartrien, le sens est dans le récit », a souligné Jean Hansmaennel. Concrètement, le public aura droit a 30 créations originales réparties sur 20 places d’exposition et 10 jours de fête dont le programme des animations sera dévoilé ultérieurement. Un comité artistique consultatif a aussi été mis en place, histoire de ne pas laisser les acteurs traditionnels de la culture sur le côté.

D’ici là, on en sait davantage sur l’aspect monumental des oeuvres qui seront visibles ci et là à Strasbourg. À commencer par la vénérable place du Château qui accueillera Cosmos District sous l’entremise de L’Ososphère et du groupe Vivyalis pour un dispositif architectural d’envergure à portée futuriste. Pour sa part, le CIC-Est s’est associé à Philippe Berthomé  en vue d’une lumineuse installation place Gutenberg.

Yes, no, perhaps sera une installation du collectif bruxellois LAb[au], en partenariat avec le groupe Hager, sur le balcon du Palais Rohan avec deux miroirs qui reflèteront des 0 et des 1, comme une collision entre logique, algorithmes et intelligence artificielle en vue d’un éventuel « accident heureux ».

La place Kléber accueillera notamment un serpent confiné dans un container, fruit d’une collaboration entre la chaîne Arte et le plasticien Bernard Gadenne. Le quai des Bateliers sera lui aussi complètement métamorphosé avec les oeuvres de Dorota Bednarek, Eric Liot et Vladimir Skoda. « On arrivera à faire une belle fête », a encore plaidé Jean Hansmaennel. Rendez-vous est pris.


Par Fabrice Voné