Éléa Pardo, styliste
Avec ses créations tirées au cordeau, la créatrice du jeune label strasbourgeois Éléa Pardo/Dans la peau replace les vêtements au coeur de leur espace-temps.
Presque un choc de générations. Entre le Sofitel de Strasbourg, le premier au monde à avoir vu le jour en 1964, et Sébastien Antoine, son tout nouveau directeur, âgé de 31 ans. Celui-ci entend rouvrir en grand les portes du cinq étoiles et de ses splendides terrasses aux Strasbourgeois, promesse d’un été forcément dépaysant.
Que représente le fait d’être directeur du premier Sofitel à avoir vu le jour en 1964 ?
C’est vraiment un des hôtels phares du groupe Accor. Personnellement, c’est top de revenir aux manettes [Originaire de Montréal, Sébastien Antoine fut directeur de la restauration du Sofitel de Strasbourg entre 2014 et 2018 avant des expériences à Paris et Dakar, ndlr] puisque cela permet de mettre plein de choses en place et de repositionner l’hôtel afin qu’il redevienne l’hôtel de la ville. Aujourd’hui, Strasbourg est beaucoup plus attractif en terme d’offre hôtelière. Le Covid a mis de la poussière sur tous nos beaux établissements, il faut donc leur redonner vie. Je suis vraiment là pour ça, pour booster les équipes et refaire de cet hôtel quelque chose qui appartient aux Alsaciens et qui est la fierté des Strasbourgeois.
Comment comptez-vous repositionner cet hôtel afin d’en faire une fierté locale?
Dans l’hôtellerie, on peut faire vivre le rêve. C’est d’ailleurs ce que j’aime faire. En remettant notamment en place des offres attractives ainsi que de l’événementiel au travers de soirées à thème pour donner envie aux Alsaciens de redécouvrir l’hôtel. Ne serait-ce que pour prendre un café au bar, un petit déjeuner pour se réveiller du bon pied dans un cinq étoiles à côté de chez soi ou pour passer une nuit magique en couple.
Je veux voir des gens dans le lobby avec leur ordinateur portable et qu’ils viennent déguster un cocktail entre amis. Il ne faut pas avoir peur de pousser les portes. On est là pour vous accueillir, c’est notre métier.
Justement, à quoi ressemblera l’été au Sofitel ?
Le bar de l’hôtel va envahir toutes nos terrasses. Ce sera sans doute l’une des plus grandes de Strasbourg. Un endroit extrêmement agréable, entouré d’arbres, à proximité d’une église superbe et en plein centre-ville. On aura une offre très estivale avec de la musique live certains soirs, des événements où la terrasse se transformera en plage et où vous pourrez avoir du sable entre les doigts de pieds. On veut vraiment être the place to be et attirer les Strasbourgeois sur l’une des plus belles terrasses de la ville.
Le tourisme haut de gamme reste-t-il une valeur sure depuis la pandémie ?
On a eu un peu peur durant cette période en pensant que la clientèle allait revenir progressivement. Or, on s’est fait complètement submerger. C’est reparti très très fort et très très vite. On voit par exemple que les Français se réapproprient leur pays. On remarque aussi qu’il y beaucoup moins cette envie de partir à l’international, également par respect de l’écologie. On a aussi une nouvelle clientèle qui n’est pas dans le luxe au quotidien mais qui se permet de temps en temps des parenthèses. Car l’hôtellerie est devenue une expérience avec laquelle on se fait plaisir en passant des week-end incroyables. On redécouvre cette clientèle locale mais aussi beaucoup d’Allemands, des groupes d’Américains, de Sud-Coréenns, de Thaïlandais… J’aime que mes clients partent d’ici en me disant qu’ils ont vécu une expérience superbe, que ce soit grâce aux petits bretzels à l’accueil ou lorsqu’ils trouvent leurs chaussons, de la musique douce et une tisane prête à être consommée au bord du lit le soir en regagnant leur chambre.
Quels sont vos projets ?
En septembre, le restaurant aura une touche beaucoup plus moderne avec une cuisine de terroir sans barrières où l’on va réinventer des goûts. Notre chef Matthieu Klein travaille les produits locaux de manière très contemporaine avec des touches très personnelles, des saveurs asiatiques et une technicité très pointue au niveau des sauces. Il sait sublimer une assiette. C’est une force et une fierté d’avoir un chef alsacien. Nous avons des talents dans nos équipes, c’est aussi notre pari gagnant et nous sommes reconnus en ce sens par les écoles hôtelières.
4, place Saint-Pierre-le-Jeune
sofitel-strasbourg.com
Par Fabrice Voné
Portrait Pascal Bastien