Ici, architecture et nature n’ont aucune envie de faire chambre à part.
Étroitement lié à la forêt primitive, ce havre contemporain s’appuie sur un contexte arborescent et contrasté, avec son rooftop et ses vastes vues qui mettent en scène le paysage, mais également sur l’existant : celui du cabinet d’architecture de Thomas Schindler et de leur bâtiment exemplaire inauguré en 1995, jouxtant l’hôtel, et avec lequel ils partagent un lobby design commun. Tout comme leur ancienne façade en tôle ondulée recyclée pour revêtir l’hôtel et qui s’étoffe au long du cheminement aléatoire de plantes grimpantes.
À l’intérieur se déploient huit vastes chambres chapeautées de plafonds de béton brut. Dotées chacune d’un salon ouvert et de terrasses, on s’y sent d’emblée chez soi, séduit par le dialogue entre le mouchetage du sol en terrazzo (réalisé avec des cailloux polis du Rhin) et la douce chaleur des boiseries d’orme (issues également des environs) se muant en estrades pour mieux isoler l’espace nuit ou devenir tables et assises de canapés. L’avantage d’apporter autant de soin aux matériaux et d’intégrer le mobilier principal ? Une forte empreinte architecturale, intérieure et extérieure, ne nécessitant guère de rajouts inutiles. Tout y est. À cela s’ajoute le soin tout particulier accordé au linge de lit et aux matelas d’un confort inouï, fabriqués… en Forêt-Noire. Pour ponctuer l’ensemble, des tabourets en bois massif à la rusticité rigoureuse et des luminaires en acier, réalisés par le serrurier voisin. Quant à la palette chromatique, calquée sur le paysage environnant, elle a été judicieusement réveillée d’anciens tapis berbères du Haut Atlas marocain, dans lesquels furent confectionnés des coussins savamment placés dans les différents espaces. Tout comme les plantes vertes venant parfaire cet art de vivre bohème et contemporain aux multiples visages.
Cerise sur la gâteau, le café Bauart attenant, ouvert sept jours sur sept, permettant de s’attabler en continu pour déguster quelques assiettées vegan et d’en profiter le week-end pour la pause apéritive. Une adresse confidentielle, cool et bienveillante, à moins d’une heure de Strasbourg, qu’on aurait envie de ne partager qu’avec ses amis proches.