Étoile filante
Après six ans passés dans les arrière-cuisines anglaises (dont trois en pâtisserie), son retour en France lui permet de concrétiser son rêve étudiant : intégrer la brigade d’un restaurant étoilé. Lui qui se réjouissait de retrouver son Sud natal atterrit en Alsace, au Relais de la Poste, à la Wantzenau, sous les ordres du chef Jérôme Daull. Une expérience formatrice « mais extrêmement difficile ». Ce qui le fait rester ? L’accueil. « Dès que je suis arrivé, on m’a emmené voir un match du Racing, puis on m’a fait découvrir les fêtes de village. » Coup de foudre immédiat.
Six ans de plus s’écoulent, avant que la bougeotte ne regagne notre insatiable touche-à-tout. Il part alors comme chef de cuisine et de pâtisserie à l’hôtel restaurant La Belle Vue, à Saulxures, puis ouvre en 2010 son propre établissement, en plein cœur de Strasbourg, le Bistrot des Arts. À la carte : du traditionnel français, un peu canaille, comme une pintade fermière farcie aux choux de Bruxelles, un ceviche de légumes rehaussé de gingembre ou du boudin noir maison au piment d’Espelette. Seul derrière les fourneaux d’une cuisine d’un mètre carré, le chef envoie jusqu’à 80 couverts par jour.
Surtout, il apprend à connaître les producteurs locaux : ceux de la Ferme du Haut Village, à Woellenheim, qui lui fournissent beurre et crème, ceux de chez Lux, dans le Kochersberg, et leurs divines asperges, la ferme Daull aussi, à Pfettisheim, où il achète son veau. « 90 % des produits qu’on avait à la carte, j’en connaissais les producteurs », se rappelle Arnaud Barberis.