Les Canailles

Perle de la bistronomie du quartier de la Krutenau depuis près de dix ans, les Canailles a fait peau neuve cet été. Pas au niveau de la déco, toujours aussi chaleureuse et décontractée, mais au niveau de la carte, que l’arrivée d’une nouvelle équipe plus jeune a permis de twister et de moderniser.

Arrivé cet été, le chef Thomas Vucong (à gauche) apporte un vent de fraîcheur aux Canailles.
Théo Journée (à droite) s'occupe du service en salle.©Pascal Bastien
©Pascal Bastien

Derrière les portes du 52 rue de Zurich, les fidèles savent ce qu’ils viennent chercher : une ambiance de bistrot, à la fois bon enfant et raffinée, et des plats d’une grande justesse, avec des produits bien sourcés. Si le cadre est resté inchangé depuis l’ouverture du restaurant il y a huit ans, de nouveaux visages s’affairent depuis cet été dans la cuisine de ce cocon de 33 couverts aux murs blancs et bleus. « On voulait une nouvelle vie, une continuité et de la jeunesse », explique Frédéric Mastelli, gérant du restaurant et l’une des premières canailles à l’origine de cette adresse de quartier. Secondé par son responsable de salle, Théo Journée, l’ancien ingénieur en travaux publics a enchaîné les essais culinaires jusqu’à cette soirée de juin 2024, où ses papilles ont été conquises par le magret de canard concocté par Thomas Vucong. Chef prodige de seulement 21 ans, aux fourneaux depuis ses 14, le jeune cuisinier a appris le métier au sein de restaurants étoilés, à l’Auberge au Boeuf à Sessenheim, puis au 1741 à Strasbourg, avant de quitter le navire, las du « manque de reconnaissance ».

Bistronomie revisitée

Avec Frédéric Mastelli, l’alchimie a été immédiate et la jeunesse a eu carte blanche. Théo Journée s’occupe du choix des vins, tous français ; Thomas Vucong imagine une carte à son image, pleine de peps et de vitalité. Ceviche de saumon et marinade asiatique, filets de maquereaux sauce choron… Les classiques revisités de la bistronomie française côtoient de nouvelles propositions aux influences étrangères, le tout entièrement fait maison et dans une gamme de prix plus que raisonnable (19 € pour un duo entrée-plat ou plat-dessert le midi ; 22 € pour le trio). Une formule « plus moderne » mais qui reste dans l’ADN des Canailles, « chic mais décontracté », à l’image de ses clients : ici, politiques et médecins déjeunent aux côtés d’habitants et de commerçants du quartier, et cette mixité, Frédéric Mastelli y tient.

Les Canailles
52, rue de Zurich
restaurant-lescanailles.fr


Par Paola Guzzo
Photo Pascal Bastien