Exposition "Enfantillages"

Des prémices de l’illustration jeunesse jusqu’aux séquences les plus contemporaines, l’expo en deux chapitres des Musées strasbourgeois invite aux plus créatifs des Enfantillages. Jusqu’au 17 février à la Galerie Heitz, au palais Rohan et jusqu’au 2 mars au Musée Tomi Ungerer.

Les jeunes guerriers, Fasoli & Ohlmann à l'exposition "Enfantillages"© M. Bertola
Les jeunes guerriers, Fasoli & Ohlmann, tableau présent à la double exposition Enfantillages. © M. Bertola

Des images, de toutes tailles et tous types, destinées aux plus jeunes : pour instruire ou distraire, à collectionner (dans des tablettes de chocolat et barils de lessive), récréatives ou de propagande comme les dessins d’Hansi, raillant l’envahisseur allemand. Des images pour vaincre sa peur, appréhender la complexité du monde, voyager en trois dimensions et s’aventurer au coeur du mystère des profondeurs. La double exposition Enfantillages fait un important focus sur les illustrés jeune public, du XIXe siècle à nos jours, en Alsace et surtout à Strasbourg.

Florian Siffer, co-commissaire du premier chapitre à la Galerie Heitz, a arpenté deux siècles d’illustration jeunesse, son « bâton de pèlerin à la main », afin de combler un « trou noir historiographique ». Ce premier volet regorge de merveilles à « l’impact visuel très fort ». C’est le cas de la foisonnante Forêt vierge du lithographe Émile Lemaître et ses autres « curiosités de la terre », des lettres anthropomorphes de l’alphabet de Théophile Schuler, des mésaventures inédites de deux musiciens décrites par Charles-Émile Matthis ou des Anamorphoses « pour miroir cylindrique » de Telory. Cette incursion de deux siècles dans l’univers de l’imagerie pour les enfants permet également de rendre justice à des illustratrices (Johanna Hipp…) invisibilisées au cours du temps.

La Galerie Heitz est « l’antichambre » du second volet d’Enfantillages, présenté au Musée Tomi Ungerer. Anna Sailer, sa conservatrice, y montre des œuvres qui suivent cette ligne : « Il n’y a pas de littérature pour enfants. » Signées Tomi, ce brigand n’ayant crainte de jouer sur « l’ambiguïté et le double sens », Guillaume Chauchat – qui s’est lui aussi livré à l’exercice « so Renaissance » de l’anamorphose –, Matthias Picard ou Marie Mirgaine, elles ne prennent pas les plus jeunes « pour des mini-adultes, mais pour des personnes qui grandissent ». 


Expositions Enfantillages dans le cadre de Strasbourg, Capitale mondiale du livre – UNESCO 2024
Jusqu’au 17 février 2025 à la Galerie Heitz, au palais Rohan
Jusqu’au 2 mars 2025 au Musée Tomi Ungerer


Par Emmanuel Dosda
Photo M. Bertola