Les popeux du groupe En Attendant Ana étaient récemment à Colmar, le temps d’une résidence de création, bonnet en laine rouge vissé sur les cinq têtes. Il est né le divin enfant : un bébé très peu joufflu, disque de Noël indé, doux Jésus !
Saint-Nicolas Jeanniard et les rock’n’rois’mages de l’asso Hiéro ont eu la lumineuse idée d’inviter le quintet parisien En Attendant Ana à chanter Papa Noël, enfermé dans un studio colmarien avec Éric « Electric Electric » Bentz et le Père Fouettard Rémy Bux (KG), à la lueur de chandelles, dans les brumes d’encens, à l’ombre du couvent des Dominicains.
Même RUN DMC s’y était frotté : l’exercice de la cover de Noël est ancré dans la tradition musicale depuis perpette et tout le monde y va de son disque de fin d’année, du mainstream à l’underground, à écouter sous le sapin. Jouez hautbois, résonnez musettes, soufflez trompettes (la « touch » cuivrée du groupe) : En Attendant Ana a choisi deux chansons qui ne font pas partie des classiques des fêtes de fin d’année façon Nate-Elvis-King-Beach-Cole-Crosby-Presley-Bing-Boys.
Le club des cinq, épaulé par les deux malins lutins alsaciens, ont repris, avec carillons, pop psyché à la Broadcast et chœurs angéliques, les titres « Close Your Mouth » de Free Design et « Fairytale of New York » des Pogues où la douce voix de velours de Margaux a remplacé le chant malté édenté de Shane.
Plus chic qu’un pull moche, plus conscient qu’un cadeau Amazon, une salutaire alternative à Mariah Carey qui donne tout son sens à Noël : les bénéfices du disque aideront les migrants dans le besoin sur notre territoire.
« En Attendant Ana sings Christmas » (K7 ou CD), deux titres vendus à 6 € au profit d’Utopia56, association humanitaire de mobilisation citoyenne et de défense des droits des personnes en situation d’exil et de migration
Édité par Section26
Par Emmanuel Dosda
Photos Dorian Rollin
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