Pour le passage en garde, la bière est clarifiée de sa partie solide puis mise en bouteilles ou en fûts pendant 1 à 2 semaines. On re-sucre la bière avant l’embouteillage, pour que les levures transforment le sucre en CO2 et fabriquent les précieuses bulles. 6 semaines sont nécessaires, de la conception à la dégustation. Certaines maturations longues peuvent rester 5 à 18 mois en barriques. Ces dernières auront préalablement abrité du vin – à noter, la belle collaboration récente avec le domaine viticole nature Kumpf et Meyer – ou du rhum comme la Wee Heavy pour un affinage optimal.
Les recettes des bières, surtout les cycles éphémères, sont élaborées de façon collective. Felix s’en réjouit : « J’ai tanné Benjamin pour faire une Lager : on va la faire ! » Rémi, le stagiaire, est là pour tenter de réaliser une bière au pain. Pour les noms et les étiquettes aussi, chacun a son mot à dire. L’identité graphique est d’ailleurs en train d’évoluer, notamment grâce à la jolie patte de l’illustratrice Paule Brun.
Si tout se vend aussi bien, du local au national, c’est en partie « grâce à l’application Untappd » : sur cette application, sorte de réseau social picolo où les buveurs de bières partagent leurs dernières trouvailles et dégustations, Bendorf a fait un carton d’audience. On dit aussi ici que c’est parce que la tendance est à la « bière de geek » : unique, d’exception, celle qui surprend. « On vit dans une époque qui préfère la qualité à la quantité. » Une culture à part entière ? On ne croit pas si bien dire. En plus de ses références, Bendorf propose aujourd’hui son festival – musique et bières à gogo – qui, à chaque édition, fait carton plein dépassant les capacités de la Maison bleue. Presque 3 000 personnes en 3 jours !
En 2019, Bendorf festival prendra donc ses quartiers à l’Espace 23 – toujours à Neudorf, bien sûr – pour toujours plus de bières (dont des invités de Tours, la Ptite Maiz’, pour un brassin collaboratif), des concerts, des food-trucks et un soft maison.