Boca Boca, toujours au sud

Après Bistrot Coco et Bastardo, la saga Nicolas Di Pol Moro se poursuit avec Boca Boca, restaurant inspiré de ses origines portugaises. Une cuisine de parfums, de plaisir et de partage.

Boca Boca tapas Amérique du sud portugal © Jésus s. Baptista
Des assiettes à partager au Boca Boca, à Strasbourg. Photo : Jésus s. Baptista

Si si, la famille !
Chez Bistrot Coco et Bastardo, on était plutôt du côté de la botte. Chez Boca Boca, le Portugal ouvre sur tout un vocabulaire de la bouche (pour “boca”), forcément sensuel et latino avec des touches mexicaines, colombiennes et andalouses. Nicolas di Pol Moro explique ce virage qui n’en est pas forcément un : « Après avoir salué la nationalité de mon père, il fallait puiser du côté de ma mère, installée au Portugal, qui m’a transmis le goût de la cuisine et des bonnes choses. » 

Boca Boca c’est donc un savant mélange des codes de la cuisine que Nicolas aime avec une dominante Amérique du Sud et des recettes directement tirées du livre de cuisine de sa mère. Deux maîtres-mots : « saveurs et épices ». 

Nicolas Di Pol Moro, gérant de Bistrot Coco, Bastardo et Boca Boca, restaurants à Strasbourg. © Jésus s. Baptista
Nicolas Di Pol Moro, le boss de Bistrot Coco, Bastardo et Boca Boca, ne s'arrête jamais. Photo : Jésus s. Baptista

Déjà des signatures
Depuis l’ouverture, la carte a évolué avec toujours cette tentation du partage (Boca Boca pour “bouche-à-bouche”). « On goûte, on échange, on picore », surtout les entrées, et bientôt une ribambelle de plats au sein d’une formule découverte qui s’étalera sur un grands plateaux qui offre un tour de la carte et mêlera mets chauds et froids. Le best-seller : le poulpe qui se grille et parfume au gré des envies de Nicolas. Ce jour-là il s’étale sur une tortilla, et voisine avec un ceviche de crevettes bougrement bien assaisonné. On aime le côté régressif du burger Boca Boca accompagné de frites de patate douce au goût de reviens-y. La carte fleure bon les vacances, emmenée par les souvenirs d’enfance de Nicolas : churros copieux, namelaka chocolat noir saupoudrée de sucre pétillant et, notre coup de coeur, la banoffee pie revisitée. La carte s’enrichit de plats du jour et, côté bar, d’une belle liste de cocktails qui fait aussi la spécificité du lieu.

Nicolas, bourreau de travail
31 ans, trois restaurants ! À 14 ans, il a commencé pizzaiolo et ne s’est plus arrêté. Tous les jours, il jongle entre ses restaurants et n’hésite jamais à mouiller le maillot, ou plutôt le (fameux) bandana et le tablier, en prêtant mains fortes en cuisine. Pour résumer, il se voit comme le « chef d’orchestre ». C’est lui, avec son équipe, qui élabore les cartes, goûte, décore, communique, fait les playlists (ambiance Narcos garantie). « La déco, c’est sans doute la partie que je préfère, tout ce travail de recherche pour donner une vraie identité à un lieu. Ce qui est sûr c’est la déco me ressemble. » Côté cartes, le mot d’ordre c’est le changement ! Nicolas reste constamment à l’affût des nouveautés et produits de saison pour surprendre ses clients. Seule frustration : son emploi du temps ne lui permet plus de voyager.


Boca Boca
8, rue d’Austerlitz
03 88 36 22 42

Ouvert midi & soir, fermé dimanche et lundi


Par Cécile Becker
Photos Jésus s. Baptista