Le Jardin de Marthe dispose aussi d’une seconde vitrine, en ville, puisqu’il approvisionne le rayon primeurs de La Nouvelle Douane, le magasin de producteurs. La clientèle se recrute à proximité, mais pas seulement. « Des gens qui travaillent au Wacken, de Neudorf, de la Meinau, du centre-ville font chaque semaine leurs courses ici », explique Laetitia. Un rapide sondage parmi les clients de la boutique le confirme : on vient chercher ici du bio et du local. « En faisant ses courses ici, on ne s’éparpille pas, on ne se pose pas de questions, on a du choix, de la qualité et un bon rapport qualité prix ! »
Et avec son ouverture 6 jours sur 7 et son amplitude horaire de 9h à 19h, tout le monde y trouve son compte. « Depuis 2 ans, on sent qu’il se passe quelque chose à Strasbourg », se réjouit Laetitia, écologiste dans l’âme. « Les gens ont pris conscience de l’importance de ce qu’ils mettent dans leur assiette, ils s’approvisionnent local et de saison, réduisent leurs emballages, compostent… » Ici, on propose d’ailleurs des sacs en tissu pour faire ses courses, des bacs pour composter et déposer ses biodéchets et il « brade » ses paniers de légumes sur l’application Too Good To Go dans une optique de zéro déchet. Une exemplarité qui trouve aussi un prolongement avec l’accueil des scolaires pour sensibiliser les plus jeunes aux vertus des circuits courts, ou lors de journées portes ouvertes à la découverte d’une ferme urbaine.
« Les gens ont pris conscience de l’importance de ce qu’ils mettent dans leur assiette, ils s’approvisionnent local et de saison, réduisent leurs emballages, compostent… »
Mais pour que Strasbourg devienne une vraie ville nourricière, il reste du chemin à parcourir. « Toute la difficulté, c’est de libérer des terrains pour l’agriculture. Aujourd’hui, les jeunes qui veulent s’installer se heurtent au problème de la terre et des investissements de démarrage. Je suis avec intérêt certaines régions qui ont de bonnes idées ; par exemple des coopératives bio, pour mutualiser certains coûts et bonnes pratiques. »
Les citadins ont tout à gagner de cette agriculture urbaine : plus de champs et de verdure pour le plaisir des yeux, de la biodiversité pour le plaisir de revoir des papillons, des abeilles et des oiseaux, des légumes zéro kilomètre pour ne pas aggraver la facture environnementale. D’ailleurs, avec les projets à venir : un magasin plus grand et un système de livraison de légumes à domicile (et à vélo !), avec la jeune entreprise locale Marmelade, les légumes bio pourraient bien retrouver toute leur place dans nos assiettes et celle des restaurateurs du coin.
Le Jardin de Marthe
9, chemin Goeb à Strasbourg
_ Spécial confinement, horaires d’ouverture :
Les consignes de sécurité sont expliquées sur leur page Facebook.
Lun. | 12h – 18h
Mar. – Ven. | 10h – 18h
Sam. | 9h – 17h
_ On peut aussi commander sur leur boutique en ligne et retirer ses produits dans leur cour (le jour même si la commande a été passée avant 12h, le lendemain si elle a été passée après 12h)
_ Ou passer par le service Marmelade qui propose aussi de nombreux produits de petits producteurs et vous livre chez vous, à vélo (attention néanmoins, il y a de l’attente).
Par Corrine Maix
Photos Jésus s. Baptista