Sous l’impulsion de la scénographe Hélène Bootz, on passe de la découverte de la garance, la plante teinture naturelle du « Rouge de Haguenau » qui donnera le rouge des pantalons des Poilus, à l’espace boudoir qui esquisse les tendances mode de l’époque. Les vitrines, conçues par les artisans du service des Bâtiments de la ville de Haguenau apportent lumière, couleur et modernité à ces objets sélectionnés pour leur valeur historique ou leur aptitude à transmettre l’air du temps.
C’est une journée citoyenne et le coup de main de bénévoles, bien décidés à mettre à nu ces murs couverts de moquette murale, qui ont donné le coup d’envoi de la renaissance de cette ancienne salle de conférence, qui a retrouvé sa superbe. Un bel écrin pour la riche collection de faïences Hannong que le public peut redécouvrir grâce à une nouvelle scénographie. Plats, assiettes, pots de pharmacie illustrent la finesse de ces faïences petit et grand feu, blanches à décor floraux bleus et polychrome. Le visiteur s’amuse à percer les secrets de cette fabrication en soulevant de petits volets très didactiques. Plus loin, il découvre l’évolution des poids et mesures et la première publication de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.
« Pour les collégiens et les lycéens, c’est une belle façon de réviser son programme d’histoire, avec une touche locale. La visite s’achève avec la Révolution, le clergé dans la tourmente et la Terreur expliquée dans une vidéo qu’on regarde défiler assis sur un décor de guillotine ! » Les Haguenoviens qui ont un peu perdu l’habitude de pousser les lourdes portes de ce musée, depuis qu’il n’est plus bibliothèque, peuvent se réjouir d’avoir un tel fonds historique pour se réapproprier leur histoire. Rien de poussiéreux ici, mais un passé bien vivant et bien mis en valeur, à redécouvrir en famille lors d’un week-end pluvieux.