Exposition : Muette, la carpe ?
En 1878, Émile Gallé produit son chef-d’oeuvre "Le Vase à la Carpe", devenu emblématique des collections du Musée du verre de Meisenthal et la pièce maîtresse de l’exposition "Muette, la carpe ?" jusqu'au 30 décembre.
À l’occasion de la 25ème édition de la Foire Européenne d’art contemporain et de design ST-ART, l’artiste photographe et vidéaste Estelle Hoffert présentera son travail « Fausse note » au cours d’une exposition sur le thème de l’écologie intitulée FUTURAE – L’artiste questionne le monde.
À une époque guettée par le réchauffement climatique et les catastrophes naturelles, la création contemporaine s’empare du sujet, explore les enjeux suscités par les changements environnementaux et offre une réflexion sur nos responsabilités envers la Terre. Dans ce sens, Estelle Hoffert réalise un premier court-métrage qui nous plonge de manière poétique et décalée dans le quotidien d’une société contemporaine vivant dans la forêt. Comment l’homme est-il capable de s’en sortir et de s’adapter à cet environnement ? Ce questionnement s’est installé dans l’esprit d’Estelle, le jour où une mésange s’est cogné contre la vitre de sa maison : « Je me suis interrogée sur la végétalisation des villes, on déplace des éléments de la faune, de la flore comme bon nous semble, on ne leur demande pas leur avis. Je ne prend pas parti sur un plan politique, je veux juste interroger. Je voulais déplacer les hommes dans un autre élément comme nous le faisons avec la faune et la flore. »
Réalisé dans une forêt du Bruch de l’Andlau « avec trois bouts de ficelle, zéro budget et la complicité d’amis et d’habitants du village », l’artiste utilise pour la première fois la vidéo comme expression artistique, afin d’y intégrer le son, élément indispensable à l’histoire qu’elle souhaitait raconter : « Le média vidéo c’est plus clair, c’est plus évident, c’est plus tapé et pourtant j’ai fait quelque chose de beaucoup plus barré que sur mes photos. »
L’ Homme est-il capable d’adaptation ?
6 minutes de vidéo réalisées en noir et blanc, sans dialogue, une bande-son reproduisant les sons urbains et l’humain mis en avant. Estelle Hoffert prend l’Homme de notre société moderne et le place au milieu de la forêt, filmant les situations potaches découlant d’activités urbaines au sein d’un univers de nature. « L’environnement a prouvé sur les différentes périodes glaciaires qu’il était en capacité de muter ou migrer pour survivre. L’Homme moderne s’est, quant à lui, tellement éloigné de ce qui fut autrefois son habitat, que je me suis demandé si cette société évoluée et connectée est en capacité d’enregistrer elle aussi des modifications significatives de son environnement, et de s’y adapter. ». Reflet des enjeux de notre société moderne, « Fausse Note » offre un moyen de réflexion et de sensibilisation, dégageant une émotion qui nous touche instantanément, nous pousse à interroger les enjeux environnementaux sous des angles inédits et à réfléchir le monde et ses idéaux d’une manière nouvelle. Un projet qui s’inscrit dans la continuité d’un précédent travail intitulé «Antipodes» dans lequel Estelle Hoffert traitait des influences humaines sur l’environnement polaire.
Du 26 au 28 novembre, Fausse Note sera projeté à la Foire Européenne d’art contemporain et de design ST-ART (avec le soutien d’Equiom), dans un espace où diverses installations questionnent le rôle social de l’œuvre comme engagement esthétique, éthique et culturel. L’occasion de découvrir le premier court-métrage d’Estelle Hoffert, artiste strasbourgeoise autodidacte, photographe de talent aux multiples projets, que Zut peut se targuer de compter parmi ses collaboratrices.
ST-ART, Du 26 au 28 novembre au Parc Expo de Strasbourg
Par Emma Schneider