Au cœur de l’Europe
L’ancrage de SEPPIA au cœur de l’Europe constitue une particularité qui fait sa force puisque, depuis 2005, elle s’attache à développer la dimension internationale de ses productions, en multipliant les coproductions, travaillant avec des collaborateurs artistiques en provenance de toute l’Europe et revendant ses films à l’étranger. « SEPPIA a beaucoup joué sur le franco-allemand, ce qui a été initié par Cédric Bonin, précise Georges Heck. En cherchant des coproducteurs de l’autre côté du Rhin, elle a pu monter des projets plus ambitieux avec des possibilités de diffusion en Allemagne. » SEPPIA est la première société de production en France à proposer ses films en Haute Définition (dès 2005), mais aussi à faire de la vidéo en 360° et des films en réalité virtuelle. En 2012, elle produit le premier film en 3D d’Alsace, Le Défi des Bâtisseurs, sur l’histoire des maîtres d’œuvre qui ont édifié la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg. Son plus beau succès à ce jour, à la fois en salle et en DVD. Un pari réussi puisqu’un budget de 850 000 € lui avait été consacré (quand celui-ci n’excède pas 250 000 € par film en moyenne).
Complémentarité
Pascaline Geoffroy et Cédric Bonin cultivent leur goût du risque dans une complémentarité qui les prémunit de toute versatilité : « Un film, c’est toujours une prise de risque. Quand l’un s’enflamme, l’autre tempère ! », avoue Cédric. Et Pascaline d’ajouter : « Cédric s’occupe des relations publiques, et moi, des finances. Il faut faire rêver en trouvant un équilibre. Produire un film, c’est promettre des rêves réalistes, il faut des qualités commerciales sans faire de la survente. On est à l’interface, notre rôle est de faire tampon entre les créateurs et les diffuseurs. » Avec un catalogue de plus de 130 films produits en 15 ans, tournés dans 50 pays, sur des thématiques très éclectiques traitant aussi bien de culture, d’histoire, de géopolitique que de sciences ou de société, soit plus de 150 heures de programmes diffusés sur environ 165 chaînes françaises et européennes, SEPPIA, dont l’équipe n’est composée que de 9 membres permanents, montre que des projets de grande envergure peuvent être menés à l’échelle locale, loin des mastodontes de l’industrie cinématographique. Pascaline Geoffroy et Cédric Bonin font preuve de clairvoyance en s’adaptant constamment aux avancées technologiques, en proposant du contenu là où d’autres tombent dans l’écueil du profit à tout prix. Pascaline l’affirme avec modestie : « Faire du documentaire, c’est un parti pris, défendre des valeurs. » Un parti pris rationnel, comme en témoigne la sortie de trois films (Braguino, Bravo Virtuose, et Les Testicules de Tarzan) et de deux séries en réalité virtuelle (Art Stories et Dolphin Man) en 2017-2018.