Peut-on dire de ce nouvel album qu’il est né du confinement ?
Lorsqu’on travaille sur nos disques, on est toujours un peu confinés. On est dans une pièce, on fait de la musique, on ne sort pas. Mais c’est vrai qu’au premier confinement, lorsque le pays s’est arrêté, ça a été dur. On avait fini notre tournée fin décembre 2019 et le confinement est tombé en mars 2020, on s’est retrouvé à recomposer très vite comparés à ce qu’on s’était dit. À la base, on avait prévu de faire une pause de quelques mois mais le confinement nous a mis un petit coup de boost. On n’avait pas en tête de faire un album, on voulait simplement sortir des singles, Hardcore, Caprice… et voir ce que ça allait donner. Au bout d’un moment, on a eu suffisamment de chansons pour se dire que ce serait dommage de ne pas mettre, sur un disque, ces quelques titres qui représentent une photographie de cette période de nos vies.
Que vouliez-vous évoquer en intitulant votre album 1 200 mètres en tout ?
C’est une hauteur. Entre 0 et 1 200 mètres, il y a les hauts et les bas de la vie. De notre point de vue, quand tu es à 1 200 mètres, tu es dans une joie exceptionnelle et tout va bien. À 0, t’as la tête sur le sol et le moral dans les chaussures, ce n’est pas cool. C’est ce que vivent la plupart des gens. La vie est une continuité de joies, de peines, de choses cools, d’autres moins, de bonnes nouvelles, de mauvaises, notre album représente un peu tout ça. Ce sont les reliefs de la vie.
Sans les bas, pas de hauts.
Exactement, d’où l’importance du relief.
De quoi s’est nourrit cet album ?
De ce qu’on a pu vivre les uns et les autres pendant les deux dernières années. Il y a eu des choses assez dures et d’autres assez extraordinaires. Des morts, des naissances. Un équilibre.
Pendant le confinement, vous avez fait appel à votre public pour concevoir le clip du titre Hardcore. Comment est née cette idée ?
On avait déjà cette idée de clip participatif pour un morceau qui n’est finalement jamais sorti. Pendant le confinement, on y a repensé et on en a parlé avec Romain Winkler avec qui on travaille souvent, ça semblait coller parfaitement. On a fait un appel à candidatures, on s’attendait à recevoir 100 rushs max. On en a reçu plus de 5 000. C’était incroyable. Après, le talent de montage de Romain a servi à réaliser ce super clip. On s’est divisé la tâche pour trier les 5 000 rushs, puis on a commencé le montage. Au fur et à mesure, Romain nous disait : « Il me manque une image comme ça pour l’intégrer ici. » Et là, t’en avais un d’entre nous qui se souvenait avoir vu passer quelque chose qui correspondait et, du coup, on retournait le chercher dans les rushs. Un bordel sans nom. Mais à la fin, la qualité est là, ça en valait la peine.
Vous avez dû être touchés de voir cet engouement de la part de votre public.
L’engouement oui, et puis même en terme de satisfaction, on a réalisé ce clip, composé de la musique et de la vidéo, auquel énormément de gens ont participé. Le résultat offre une belle photographie de ce qui se passait à la période du confinement, c’est un beau témoignage. Personnellement, ça m’a fait du bien de voir ces gens qui vivaient la même chose que moi. Le combo entre la vidéo et la musique est redoutable. Je pense que si on avait fait le même clip sur une autre chanson, ça n’aurait pas aussi bien marché. C’est une petite capsule temporelle.