Comment le stade a-t-il été reçu ?
Les gens connaissaient bien l’ancien stade, le nouveau les a beaucoup impressionnés. Ça a changé l’esprit de la Meinau, tout le monde était fier de son stade. De plus, il a été retenu pour accueillir des matchs du championnat d’Europe [en 1984]. Il a été visité par des organismes allemands, européens, par des élus. C’était un exemple de modernité, car c’était la première fois qu’on réalisait un stade de ce genre, avec différentes catégories de spectateurs. (« Le Stade de France s’est inspiré de celui de la Meinau, ajoute Danielle Dahan, sa fille, présente lors de l’entretien. Les dirigeants sont venus et ont retenu notamment les circulations, l’accès aux tribunes et aux vestiaires »). Par la suite, à chaque modification du stade, on faisait appel à moi, pour savoir si c’était possible ou pas.
Et vous, est-ce une réalisation dont vous êtes particulièrement fier ?
En réalité, je suis satisfait de toutes mes opérations, et surtout de la confiance que nous a accordée le maire Pierre Pflimlin.
L’avez-vous fréquenté, en tant que spectateur ?
Bien sûr ! J’étais aux inaugurations, à chaque rencontre importante. Jeune, j’avais été joueur de football. Maintenant, je suis toujours les matchs à la télévision !
Vous avez réalisé beaucoup d’autres équipements importants à Strasbourg. Par exemple, la piscine de la Kibitzenau…
Ah, la Kibitzenau… [son regard s’illumine] C’était le premier grand bassin français avec un plongeoir de 3 mètres. Un très beau projet pour moi. Le maire Pierre Pflimlin avait été au Japon. Il avait visité des installations de ce genre et en voulait une à Strasbourg. La piscine s’inscrit dans une politique de la Ville en matière d’équipements sportifs. Pflimlin voulait équiper Strasbourg de toutes les installations modernes, avec des équipements dans tous les quartiers. Mais il y a eu aussi la salle des fêtes de Neudorf [actuellement centre socio-cuturel Marcel Marceau, ndlr], les centres de secours, dont personne ne parle alors que tout le monde s’intéresse à la Meinau.
Parmi tous ces projets, lequel vous tient le plus à cœur ?
J’ai accordé tout mon temps et mon savoir à ces réalisations, pour moi tout est important, y compris les installations sanitaires place d’Austerlitz [aujourd’hui disparues, ndlr] ou les jardinières place Broglie !
Propos recueillis par Sylvia Dubost