Il s’en passe des choses à GarageCoop ! Le lieu de création et de production installé sur la Virgule de la Coop, voisin du CRIC et des Ateliers éclairés n’en finit plus de donner un nouveau souffle à ses murs pour valoriser les travaux de ses occupant·es. Réunissant à la fois des artistes, auteur·rices, illustrateur·rices, éditeur·rices, designers, architectes, vidéastes, associations autour des arts visuels (Accélérateur de particules, Central Vapeur), graphistes et web makers, GarageCoop avait dans un premier temps ouvert GarageStore, une librairie hybride pour vendre les productions réalisées sur place mais a récemment vu plus grand. Sonia Verguet, designer culinaire et Louis Lauliac des éditions 2024 ont eu l’idée de créer des événements pour favoriser le renouvèlement des productions proposées à la vente et pousser les locataires à créer de nouveaux objets :
« On a cherché des idées et on a rapidement pensé à la bouffe parce que c’est évidemment très fédérateur et qu’ici, le moment des repas est celui où les occupant·es se retrouvent autour de la table. C’est logiquement à l’heure du déjeuner que ce projet s’est construit ! » Le duo a donc proposé à tous les locataires des espaces de travail de proposer un projet autour de la gastronomie sans distinction de médium, ni réelle contrainte artistique ou éditoriale ; s’y sont greffées les bonnes volontés.
L’idée est surtout de dépasser la simple question de la consommation : « La plupart des événements organisés autour de la gastronomie sont des festivals où l’on mange, où l’on invite des cuisinier·ères, mais la question est rarement abordée sous l’angle créatif, explique Sonia Verguet. On a voulu raconter le repas sous un autre angle, l’acte de manger ou de susciter l’appétit fait appel à tout un tas d’autres facteurs : la typographie, la manière d’illustrer un événement ou un plat, les couleurs, la communication, l’édition culinaire… C’est toutes ces disciplines qu’on a voulu convoquer. Et puis surtout, l’idée était de se questionner : comment consomme-t-on aujourd’hui ? Que peut-on inventer ? Qu’est-ce que ça veut dire « se nourrir » aujourd’hui, à l’heure où la gastronomie et les chef·fes sont ultra starifié·e·s ? »
Miam ! se permet aussi de dresser un parallèle passionnant entre la création et les arts visuels en général avec la gastronomie, tout un vocabulaire commun à explorer : les appétences, le goût, les couleurs… Louis Lauliac s’amuse : « On le constate ici, les gens qui travaillent dans la création s’intéressent à la bouffe et cuisinent souvent très bien… » Le programme est donc foisonnant… et alléchant.