Exposition : Muette, la carpe ?
En 1878, Émile Gallé produit son chef-d’oeuvre "Le Vase à la Carpe", devenu emblématique des collections du Musée du verre de Meisenthal et la pièce maîtresse de l’exposition "Muette, la carpe ?" jusqu'au 30 décembre.
Télé-travail oblige, Christophe Agius, alias la voix française du catch qui officie actuellement sur la chaîne L’Équipe, commente les combats de la WWE depuis le salon de son appartement à Souffelweyersheim. Ce qui ne passe pas inaperçu dans son voisinage.
Sur Wikipédia, on mentionne votre lieu de naissance à Strasbourg…
En fait, je suis né le 25 août 1980 au CMCO de Schiltigheim. J’ai grandi à Souffelweyersheim. J’y vis toujours aujourd’hui mais quand j’étais petit, c’était un mix entre petite ville et campagne. Tout le monde se connaissait plus ou moins, c’était tranquille.
Et Strasbourg dans tout ça ?
C’est étonnant mais je n’ai jamais vécu à Strasbourg de toute ma vie. Le collège, c’était à Souffelweyersheim et le lycée à Bischheim. C’est seulement lorsque j’avais une vingtaine d’années que j’ai commencé à sortir, entre amis, dans les bars strasbourgeois. Par contre, je ne rentrais pas dans les boîtes de nuit, j’y ai toujours été refoulé. Visiblement, je ne faisais pas assez classe. Même si je disais au videur : « Ouais, vous ne savez pas qui je suis, je suis quand même commentateur de catch ». Ça n’a jamais marché, les mecs s’en foutaient complètement. On se contentait du Korrigan et du Bunny’s qui était aussi un endroit privilégié de notre président, M. Macron. Il est vrai qu’il y a aussi eu le stade de la Meinau à partir de 1990 mais, pour moi, ce n’était pas Strasbourg. On était abonnés en populaires, j’y allais avec mes potes du collège et on se sentait comme chez nous.
D’où vous est venu cet attrait pour le catch ?
À Souffelweyersheim, car pour moi le catch c’était à la télé. J’ai attendu 1993 pour voir mon premier combat qui était à Paris. Mon père avait eu la gentillesse de faire l’aller-retour pour aller voir un show à Bercy. Sinon, il n’y avait pas de spectacle de catch près de chez moi. Ensuite, je les ai saoulés pour avoir une antenne parabolique avec des chaînes gratuites.
Quels sont vos rituels ?
C’est assez récent mais, bêtement, il y a cette chanson I’m coming home de Puff Daddy que je mets dans mon casque lorsque le TGV arrive pas loin de Strasbourg. Quand j’étais plus jeune, je ne rentrais pas directement chez moi et je partais avec ma valise à roulettes au Fiesta Makassi, un bar camerounais à côté de la gare.
Vos bonnes adresses à Strasbourg ?
Avec le Covid, ça fait un bail que je ne sors plus. À l’époque, on aimait bien le Korrigan, c’était notre fief. On allait manger des trucs de toutes les origines possibles, de l’indien au pakistanais en passant pas l’argentin, le brésilien. On aimait bien les os à moelle du Tire-Bouchon pas loin de la Cathédrale. Après, c’était une époque où, à Souffelweyersheim, il y avait encore une restaurant de village Chez Francine en face de l’église où on allait manger avant de sortir sur Strasbourg avec mon cousin, Charly Weber, qui est aujourd’hui animateur sur RFM, et qui aimait voir du monde. Et, bien que ce soit fermé en ce moment, il y a l’Absinthe, un très bon restaurant tenu par un ami de « Souffel ».
C’est comment de commenter le catch en télé-travail ?
On le dit à l’antenne aux téléspectateurs. Aujourd’hui je commente depuis mon salon. On m’a envoyé du matériel que j’ai branché sur ma télé et j’ai mon ordi à côté de moi sur lequel les images passent. Je me retrouve avec une oreillette dans chaque oreille et un casque encore par-dessus. La voisine, qui est très gentille, nous a dit qu’elle adorait le catch. Mais ce qu’elle préfère, c’est de se mettre à la fenêtre et regarder les gens dans la rue qui se demandent d’où vient ce bruit. Parce que, effectivement, je hurle fort.
Photo Estelle Hoffert
Par Fabrice Voné