Festival Musica

L’objectif de Musica : dessiner les contours du monde de demain quitte à foutre le feu à la musique à papa, avec l’aide des visions extra-terrestres de Karlheinz Stockhausen et Jennifer Walshe, militantes de Louis Andriessen, Ted Hearne et Moor Mother.

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Vive la République

Le 20 septembre au Maillon, une oeuvre rare et rsolument politique d’Andriessen : De Staat, une lecture critique de La Rpublique de Platon. Le compositeur nerlandais avait l’intime conviction que la musique a la faculté de « changer les lois de l’État ». Sous les pavs, une nouvelle page, celle de la rvolution instrumentale et sociale. S’enchane une srie de projets bataves, les Pays-Bas tant mis l’honneur lors de cette quarante-deuxime dition, ainsi que deux soires cartes blanches au festival Rewire (La Haye), au Maillon ou en l’glise Saint-Paul, avec une programmation oriente club : dubstep subversive (Kode9), ambient microtonale insurrectionnelle (Orphax) ou synths libertaires (Thomas Ankersmit). Il y aura des fumignes sur le dancefloor.

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Mort aux murs 

Récital scientifique protocolaire (La Prédiction des oscillations), musique expérimentale participative (The Great Learning), virtuosité instrumentale performative (Frontière, point de rencontre) ou spoken word activiste (Moor Mother, avec Pelicanto) : cette édition de Musica s’apprête à briser les tabous, les frontières et à couper les barbelés. Illustration de ce projet de destruction des barrières avec la création de la pièce de théâtre musical documentaire Les Murs meurent aussi (François Sarhan). Pétons-les plutôt que de continuer à en ériger. 

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Veuillez respecter le dress code

Stockhausen Karlheinz (1928-2007), sorte de Sun Ra version Ircam, pensait vraiment, à la fin des années 1970, venir d’une autre planète, habitée exclusivement par des musiciens. Sirius est un space opera visionnaire en sept chapitres pour voix, instruments solos et dispositif électronique. Il s’agit d’un conte zodiacal, d’un spectacle intergalactique menant vers une constellation inconnue où la fusion des genres – musique contemporaine, sérialisme, afrofuturisme, pop, electro, opéra… – est de mise. Une vision cosmique, une ouverture vers la lumière divine, un horizon meilleur, humaniste et musical. Stockhausen est allé loin dans ses obsessions, jusqu’à systématiser les couleurs de ses vêtements en fonction des jours de la semaine. Et Musica d’inviter le public à en faire de même, les 28 et 29 septembre, le samedi en bleu et le dimanche en blanc.


Du 20 septembre au 03 octobre
À Strasbourg Maillon, église Saint-Paul, HEAR, MAMCS, Cité de la musique et de la danse, Palais des fêtes, TNS, La Pokop

Du 04  octobre au 06 octobre
À Metz l’Arsenal, Centre Pompidou-Metz, La Douche Froide

festivalmusica.fr


Par Emmanuel Dosda
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