Exposition : Muette, la carpe ?
En 1878, Émile Gallé produit son chef-d’oeuvre "Le Vase à la Carpe", devenu emblématique des collections du Musée du verre de Meisenthal et la pièce maîtresse de l’exposition "Muette, la carpe ?" jusqu'au 30 décembre.
L’objectif de Musica : dessiner les contours du monde de demain quitte à foutre le feu à la musique à papa, avec l’aide des visions extra-terrestres de Karlheinz Stockhausen et Jennifer Walshe, militantes de Louis Andriessen, Ted Hearne et Moor Mother.
Vive la République
Le 20 septembre au Maillon, une oeuvre rare et résolument politique d’Andriessen : De Staat, une lecture critique de La République de Platon. Le compositeur néerlandais avait l’intime conviction que la musique a la faculté de « changer les lois de l’État ». Sous les pavés, une nouvelle page, celle de la révolution instrumentale et sociale. S’enchaîne une série de projets bataves, les Pays-Bas étant mis à l’honneur lors de cette quarante-deuxième édition, ainsi que deux soirées cartes blanches au festival Rewire (La Haye), au Maillon ou en l’église Saint-Paul, avec une programmation orientée club : dubstep subversive (Kode9), ambient microtonale insurrectionnelle (Orphax) ou synthés libertaires (Thomas Ankersmit). Il y aura des fumigènes sur le dancefloor.
Mort aux murs
Récital scientifique protocolaire (La Prédiction des oscillations), musique expérimentale participative (The Great Learning), virtuosité instrumentale performative (Frontière, point de rencontre) ou spoken word activiste (Moor Mother, avec Pelicanto) : cette édition de Musica s’apprête à briser les tabous, les frontières et à couper les barbelés. Illustration de ce projet de destruction des barrières avec la création de la pièce de théâtre musical documentaire Les Murs meurent aussi (François Sarhan). Pétons-les plutôt que de continuer à en ériger.
Veuillez respecter le dress code
Stockhausen Karlheinz (1928-2007), sorte de Sun Ra version Ircam, pensait vraiment, à la fin des années 1970, venir d’une autre planète, habitée exclusivement par des musiciens. Sirius est un space opera visionnaire en sept chapitres pour voix, instruments solos et dispositif électronique. Il s’agit d’un conte zodiacal, d’un spectacle intergalactique menant vers une constellation inconnue où la fusion des genres – musique contemporaine, sérialisme, afrofuturisme, pop, electro, opéra… – est de mise. Une vision cosmique, une ouverture vers la lumière divine, un horizon meilleur, humaniste et musical. Stockhausen est allé loin dans ses obsessions, jusqu’à systématiser les couleurs de ses vêtements en fonction des jours de la semaine. Et Musica d’inviter le public à en faire de même, les 28 et 29 septembre, le samedi en bleu et le dimanche en blanc.
Du 20 septembre au 03 octobre
À Strasbourg Maillon, église Saint-Paul, HEAR, MAMCS, Cité de la musique et de la danse, Palais des fêtes, TNS, La Pokop
Du 04 octobre au 06 octobre
À Metz l’Arsenal, Centre Pompidou-Metz, La Douche Froide
Par Emmanuel Dosda
Photo DR