« Another place », oui, mais laquelle ?
Concrètement, il s’agit d’une nouvelle tournée, mais dans d’autres villes, d’autres configurations, à des échelles réduites. J’adore mon équipe, le tourbus, le côté colonie de vacances, mais c’est assez éprouvant, même si le live est ce que je préfère au monde ! Le morceau « Another place » parle d’un moment qui nous déplace, de changement. J’ai besoin de calme et de sérénité. La scène était longtemps mon refuge, mais aujourd’hui c’est aussi un terrain de jeu où je peux tester des formules plus légères, comme pour cette tournée. Un espace d’expérimentation. Ceci dit, je viens du jazz, de Duke Ellington, et la formule piano-voix de cette tournée est dans mon ADN.
Ta safe place s’est déplacée de la scène à la vie ?
Oui, mes cadres familiaux, professionnels ou intimes font que je me sens enfin libre. Un pan de mes peurs a disparu et ça me donne de la joie, de la force.
Quelle est ta place dans le contexte actuel en tant qu’artiste ?
Le climat politique me radicalise ! Je ne tergiverserai plus : mes hésitations à m’engager sont balayées d’un revers de la main.
Si tu avais le pouvoir de créer un antidote…
Contre la peur ! Il y a une grande confusion : faire en sorte que la planète entière puisse accéder aux droits fondamentaux ne signifie pas que ceux qui en jouissent déjà vont en être privés ! Pourquoi craindre l’empathie, le partage ? Fabrice Luchini a dit un truc terrible : « J’aimerais être de gauche, mais ça demande trop de qualités humaines. » Quel cynisme !
17 août
Place du Château à La Petite-Pierre
Dans le cadre du festival Au Grès du Jazz
Par Emmanuel Dosda
Photo DR