De quel « autre monde » rêvez-vous ?
Mon utopie personnelle ? Je rêve de vivre dans un monde sans frontières, qu’elles soient politiques ou esthétiques, de classes ou de genres… Dès ses origines il y a quatre siècles, l’opéra fait cette tentative d’entremêler les disciplines. Historiquement, l’opéra a cette dimension utopique, celle de rassembler différents arts en un seul afin de ressusciter la tragédie grecque en se faisant le reflet du monde dans toute sa complexité.
Aurions-nous encore besoin d’opéra dans un monde parfait ?
Oui, même si nous vivions éloignés des grandes crises qui traversent notre époque ! L’opéra, entre calme et tempête, a un rôle à jouer : c’est un moment de pause dans le quotidien, une oasis permettant la contemplation. C’est important de se laisser remplir, absorber par les émotions qu’il procure. On n’est jamais passif à l’opéra, on ne fait pas que s’échapper grâce à des oeuvres qui ne sont pas juste un opium. Olivier Py dit que « le théâtre nous met en état de penser ». L’opéra nous montre les utopies possibles et nous met en mouvement, il réconcilie le corps et l’esprit qui ont été totalement séparés par notre culture judéo-chrétienne.
Don Giovanni aux enfers (présenté en septembre dans le cadre de Musica) ouvrait la saison en faisant du cut-up opératique se référant à une quarantaine d’oeuvres…
Simon Steen-Andersen a puisé dans 400 ans d’opéras, de Monteverdi à Prokofiev en passant par Rameau, Verdi, Berlioz ou Wagner. Il rassemble 40 opéras et mélange les références : à la techno, la culture télévisuelle, l’opérette… Ce spectacle s’adresse à tous les publics.