« D’Abba à Stockhausen, il n’y a qu’un pas »
Dans la maison familiale, il y avait quelques cassettes – Abba, Elvis, la musique militaire du huitième régiment de hussards d’Altkirch… – mais guère plus. Puis il y a eu Zappa, Red Hot, Nirvana, le jazz… Et la musique dite contemporaine grâce à Musica qu’il découvre en 2001, ainsi que Jazzdor dont il ne rate pas une édition, pas une note, durant ses années d’études. « J’étais vierge et je découvrais Louis Sclavis, Peter Brötzmann – la claque –, Heiner Goebbels, Georges Aperghis, Kaija Saariaho… Finalement, d’Abba à Stockhausen, il n’y a qu’un pas ! » Le programmateur qu’il est devenu n’a pas oublié l’auditeur. Pour la prochaine édition de Musica, il a lancé un « avis de recherche » pour trouver des « boomers, enfants des Trente Glorieuses », témoins de l’année de naissance du festival, 1983. Ainsi, Véronique Boyer, Bernard Pfister, Alain Harster, Louis Piccon, Violaine Bouttier, Françoise et Vincent Barret ont rejoint l’équipe pour participer à la programmation du cru 2023. Un festin rétrospectif – mais pas que – avec des brèches inédites ouvertes dans les murs de la musique contemporaine, comme ces jeunes musiciennes palestiniennes à écouter Au pied du mur et rencontrées dans le camp d’Aida à Bethléem, « dans une cave, dans un contexte de méga-baston et de lacrymo ». Le 40e anniversaire de Musica ? Des larmes, ok, mais pas de lacrymogène !