Champignons en fratrie
Dernière solution pour se procurer les délicieux fongus : les marchés strasbourgeois. Les mardis, mercredis, vendredis et samedis, le frère de Francis, Vincent, se rend dans la capitale alsacienne pour y tenir des stands de champignons. Outre la production de son frère, Vincent Lang propose aussi les champignons de Paris d’un agriculteur colmarien, ainsi qu’une large variété de champignons sauvages. « Ce sont des particuliers qui les ramassent dans les Vosges, et qui les revendent à une coopérative », explique le commerçant. Selon la saison, on trouvera chez lui des girolles, des cèpes, des morilles, des trompettes de la mort, mais aussi des variétés moins connues, comme le sparassis crépu (aussi appelé champignon chou-fleur), le pied-de-mouton ou le mousseron des prés.
Durant les derniers mois de l’automne et jusqu’au début de l’hiver, Vincent Lang propose aussi des truffes de Bourgogne (mais qui viennent de Lorraine, la truffe de Bourgogne est juste le nom d’une variété), au printemps des asperges sauvages et en été des myrtilles des bois. « Je fais aussi de la transformation », complète le très grand quinquagénaire au regard doux. « Je fabrique des tourtes aux champignons, des soupes, des quiches, et j’ai même élaboré, avec une ferme voisine de Wahlenheim, une tomme aux truffes de Lorraine. » Du 100 % local et du 100 % frais.
Aujourd’hui, les deux frères Lang n’ont aucune peine à écouler leur marchandise. À l’époque pourtant, l’ainé Francis passait pour un hérétique, avec sa passion pour le règne des fongus. « Désormais, grâce au travail des scientifiques, on sait que les champignons sont riches en minéraux, en vitamines et en fibres », se réjouit l’agriculteur. De récentes recherches ont même montré que le shiitaké a des propriétés anti-cancer. » Un super-aliment, qui s’avère aussi un super allié pour quiconque souhaiterait réduire sa consommation carnée.