Into the wild #4 :
Chloé Pouppeville et Robin Ieraci, les romantiques

Manger du végétal, de saison, en circuit-court, c’est déjà un premier pas. Mais si cette fois on poussait le curseur un peu plus loin et on tentait le sauvage ? Pas la peine de vous munir d’une serpette et de jouer aux apprentis herboristes, d’autres cueilleurs plus expérimentés en ont fait leur métier et nous aident à ensauvager nos assiettes.

Ensauvager vos assiettes
Chloé Pouppeville et Robin Ieraci, les romantiques. ©Christophe Urbain
Ensauvager vos assiettes
©Christophe Urbain

Ce qui nous a donné envie de rencontrer Chloé Pouppeville et Robin Ieraci, installés au fin fond des Vosges à la frontière du Jura, c’est leur quinoasio sauvage, un équivalent de gomasio (un condiment japonais au sésame et au sel) à base de plantes locales : sarriette des montagnes, hysope, graines de tournesol et quinoa grillé. En arrivant sur place, leur terrain de 30 ares, mi-cultivé mi-sauvage, et leur petite cabane cubique construite en bois de récup’, ont fini de nous convaincre que leur tout jeune projet méritait le détour. « Ce qu’on voudrait c’est réhabiliter le métier de paysan-herboriste, mais il nous reste beaucoup à apprendre », explique le couple d’une même voix. Après avoir défriché leur terrain tout en herbes, Chloé Pouppeville et Robin Ieraci y ont semé l’année dernière des plantes aromatiques et médicinales, à la manière des anciens jardins de curés. Sur leurs espaces organisés en cercles et en allées, sarriette, camomille, livèche et fenouil commencent à pousser, aux côtés de variétés plus atypiques comme la sauge ananas, l’agastache ou la tagète passion. « L’idée, c’est d’avoir des plantes qui ont à la fois des vertus et un goût intéressant. »

Ensauvager vos assiettes
©Christophe Urbain

Vertus médicinales et aromatiques 

En attendant que leur jardin se développe, le couple de trentenaires s’adonne à la cueillette sauvage, ramassant dans les bois des ombelles de sureau, de l’ortie ou encore du bleuet. Tout est ensuite transformé dans leur cabanon scindé en deux parties. À l’arrière un séchoir avec des claies de bois ; à l’avant un espace cuisine où trône un alambic en cuivre, pour la distillation des fleurs. « L’objectif c’est d’aller au-delà du simple aspect nutrition », précise Chloé Pouppeville, formée à l’herboristerie et à la naturopathie. «L’idée, c’est d’explorer le côté médicinal, mais aussi le côté plaisir. » En plus de leur quinoasio sauvage, le duo s’est essayé au sirop de sureau et au vinaigre d’orties mais fabrique aussi des soins : baume à lèvre à l’achillée, savon au calendula ou sirop revigorant à l’églantine et au romarin. D’ici un an ou deux, le binôme aimerait organiser des visites et des ateliers, pour initier adultes et enfants aux vertus des plantes. Un projet d’autant plus intéressant que leur petite maison dans la prairie est traversée par un chemin de grande randonnée. 


@la.cabane.aux.herbes
Disponible uniquement sous forme de box à commander sur leur site internet


Par Tatiana Geiselmann
Photos Christophe Urbain


Par ici la suite du dossier : Rencontre avec Anaëlle Abdellah, la botaniste